Quel est le point commun entre l’actrice qui a inspiré les personnages de Catwoman et de Blanche-Neige et l’invention à l’origine du Bluetooth, du GPS mais aussi du Wi-Fi ?
On les doit tous à une seule et même femme, l’audacieuse Hedy Lamarr. Actrice et scientifique du début du XXe siècle, elle fait partie de ces chercheuses qui ont changé le monde et les outils que nous utilisons au quotidien.
Elle n’est pas la seule. Alors, pour mettre en lumière ces scientifiques incroyables, nous vous proposons de découvrir l’histoire de 7 femmes qui ont révolutionné l’informatique ainsi que leurs inventions.
Ces femmes qui ont révolutionné l’informatique
Ada Lovelace 🧶
Née en 1815 au Royaume-Uni, Ada Lovelace est connue pour avoir réalisé le premier véritable programme informatique. Fille du poète Lord Byron et d’une mère passionnée de mathématiques, elle reçoit son éducation par d’éminents scientifiques. A 16 ans, elle rencontre l’astronome Mary Somerville qui l’encourage à progresser en mathématiques et à poursuivre dans cette voie. Un an plus tard, Ada croise la route de Charles Babbage, qui n’est autre que le créateur de la calculatrice mécanique. C’est avec lui qu’elle améliore “la machine analytique” pendant plus de 20 ans.
Ada Lovelace traduit également les écrits d’un scientifique italien dédiés à la machine à calculer. Puis, s’inspirant ensuite des métiers à tisser, elle imagine alors ce qui est le premier programme informatique.
Margaret Hamilton 👩🚀
Née en 1936, Margaret Heafield Hamilton est titulaire d’une licence de mathématiques lorsqu’elle rejoint un célèbre institut technologique américain, le MIT. Elle quitte son premier poste où elle développe des logiciels de prédictions météorologiques pour rejoindre les équipes qui s’occupent des premiers systèmes de défense anti-missiles. Puis, elle subit un bizutage (une pratique récurrente au MIT) et se retrouve assignée à un programme que personne ne pouvait comprendre et qui était commenté en latin et en grec. En parvenant à décoder le logiciel, Margaret fait preuve d’une excellence mathématique et technique et, en 1963, elle est propulsée au sein du laboratoire qui développe les programmes pour la mission Apollo 11. C’est grâce à elle, et au système de priorisation des tâches qu’elle développe, que Neil Armstrong marche sur la Lune.
Hedy Lamarr 🍎
Née en en 1914 à Vienne, en Autriche, Hedy Lamarr est actrice. Elle a été élue plus belle femme du monde. Sa beauté et son talent font d’elle l’une des actrices les plus connues de l’époque, tant et si bien qu’elle inspire les studios de Disney pour le personnage de Blanche-Neige mais aussi les créateurs de Catwoman. Toutefois, comme vous vous en doutez, ce n’est pas que pour sa beauté que Hedy se démarque particulièrement.
Son père lui transmet sa passion pour les sciences et la technologie dès son plus jeune âge. Elle passe d’ailleurs ses soirées à inventer des objets, comme un collier pour chien, ou un distributeur à moutarde.
Puis, pendant la guerre, elle s’associe à son ami et pianiste George Antheil. Tous deux souhaitent trouver un moyen de brouiller les ondes des sous-marins ennemis. En se basant sur les cartes perforées des pianos mécaniques, ils imaginent alors un système “saut de fréquence”. C’est ce dernier qui est à l’origine du Wi-Fi mais également du GPS ou du Bluetooth tels qu’on les connaît aujourd’hui.
Grace Hopper 🐛
Grace Hopper est née en 1906 à New-York. Après un doctorat en mathématique obtenu à Yale, elle commence à enseigner la discipline à l’université. En 1943, en pleine Seconde Guerre Mondiale, elle s’engage dans l’unité américaine féminine WAVES et participe à étudier les trajectoires balistiques. Puis elle est affectée à Harvard pour travailler sur le calculateur Mark I, programmable par cartes perforées.
A l’issue de la guerre, elle ne peut réintégrer l’armée en raison de son âge et ne peut pas enseigner à Harvard, en raison de son genre… Elle rejoint alors l’entreprise Eckert-Machly Computer Corporation, qui souhaite commercialiser un ordinateur. Grace y est alors l’une des premières à défendre l’idée d’un programme informatique qui se rapprocherait de l’anglais et qui ne nécessiterait pas d’avoir des connaissances avancées en mathématiques pour le pratiquer. Le langage Cobol naît en 1959 et est une véritable révolution dans le domaine. Il est l’ancêtre de tous les langages de programmation qui existent aujourd’hui.
Mary Kenneth Keller 💻
Mary Kenneth Keller est une américaine née en 1913. A l’âge de 19 ans, elle entre dans la Congrégation des sœurs de la charité de la Bienheureuse Vierge Marie. Comprenez, elle devient religieuse. Après avoir prononcé ses vœux en 1940 et car elle a de grandes compétences en mathématiques et en physique, elle est autorisée à entrer à l’université (oui, “autorisée”). Puis, elle participe au développement du langage de programmation BASIC. Et puisque Mary Kenneth Keller ne fait pas les choses à moitié, elle devient alors la première femme à obtenir un doctorat en informatique aux Etats-Unis, en 1965. En France, il s’agissait de Marion Créhange et c’était en 1961.
Elle enseigne ensuite la discipline à l’Université Clarke pendant 20 ans et participe à la démocratisation de l’informatique. Elle le rend notamment accessible aux femmes et à leurs enfants, convaincue qu’il changera le monde. Visionnaire, Mary Kenneth Keller !
Joan Clarke 🤖
Joan Clarke est une cryptologue britannique née en 1917. Après des études dans un lycée pour filles, elle décroche une bourse qui lui permet d’étudier les mathématiques à l’université de Cambridge. Elle obtient de très bons résultats et est conviée à rejoindre l’équipe d’Alan Turing en 1940. Tout comme Hedy Lamarr, en pleine Seconde Guerre mondiale, Joan participe à inventer une machine qui décrypte les codes des nazis au sein de l’organisation Hutte 8 et en devient responsable adjointe aux côtés d’Alan.
On estime qu’elle a participé grandement au développement de l’intelligence artificielle avec ce dernier, mais qu’elle a, évidemment, été invisibilisée.
Les « Eniac Girls » 👭
Pendant la Seconde Guerre mondiale (toujours), l’armée américaine lance un avis de recherche national pour recruter des femmes diplômées en mathématiques. Le but ? Installer et assembler l’ENIAC, le tout premier ordinateur numérique électronique, qui serait capable de remplacer le travail de centaines de femmes appelées “calculatrices humaines”, qui calculaient, chaque jour, les trajectoires des missiles ennemis.
Betty “Jean” Bartik, Betty Holberton, Marlyn Meltzer, Ruth Teitelbaum, Kay Mauchly Antonelli et Frances Spence travaillent alors toutes les 6 pour développer ce tout premier ordinateur, sans aucune information, si ce n’est un tas de documents, et sans voir la machine. Elles y parviennent avec brio et développent même un programme capable de reconnaître lequel des 18 000 ventilateurs de la machine ne fonctionne pas. Leur prouesse a bien évidemment été oubliée, jusqu’en 1997, lorsqu’elles ont (enfin) été reconnues parmi les premières programmatrices au monde.
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